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III) Les solutions à la surdité trouvées par la science
Les prothèses imposantes accrochées derrière l’oreille, impossibles à dissimuler et pas toujours performantes, font désormais partie du passé. Grâce aux progrès de l’informatique et de l’électronique les aides auditives ont beaucoup évolué. En effet, il existe aujourd’hui de véritables petits ordinateurs auditifs qui, en toute discrétion, restituent un son « son mesure » adapté à la surdité de chaque patient. Mais un grand nombre d’entre eux restent réticents à porter des aides auditives. Ainsi les implants auditifs sont une avancée technologique majeure pour ceux qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas porter ces aides. L’implant cochléaire est souvent la meilleure solution pour compenser la surdité profonde, notamment celle des enfants nés sourds. Les implants d’oreille moyenne et externe sont apparus plus récemment. Efficaces et très peu visibles, voire invisibles pour ceux qui sont totalement implantables, ces implants suscitent un intérêt croissant auprès des français.
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Par mljtpe le 16 Janvier 2014 à 14:46
Depuis l’Antiquité, l’homme tente d’aider les personnes malentendantes, à l’aide de divers coquillages et cornes d’animaux. Aristote déjà, effectuait de nombreux travaux sur la compréhension des problèmes liés à l’audition. Les premières prothèses auditives datent du XIXème siècle et leur conception a engendré, par erreur, l’invention du téléphone par Graham Bell.
Prothèses auditives
Un appareil de correction auditive est composé au minimum:
- D’un microphone, qui capte les sons dans l'air pour les convertir en signaux électriques.
- D’un amplificateur, qui augmente l'intensité des signaux captés par le microphone. Des filtres modifient les sons de façon à amplifier uniquement les sons utiles.
- Et d’un haut-parleur, c’est le troisième constituant de base (récepteur). Il convertit les signaux électriques en signaux acoustiques perceptibles par l'utilisateur.
Il existe différents types d’aide auditive :
- La prothèse auditive par conduction aérienne (la plus rependue),
- La prothèse auditive par conduction osseuse (tend à disparaitre).
Dans la prothèse à conduction aérienne, on retrouve :
- Le contour d’oreille, est le moins discret des appareils auditifs . En effet, il se place derrière le pavillon et est relié au conduit auditif par un embout. Mais, il a pour avantage un confort qui permet d'être bien supporté.
- L’intra-auriculaire, est plus petit et plus discret car il se porte directement dans l’orifice de l’oreille. Il est constitué d’une coque, réalisée sur mesure d'après une empreinte prise de l'oreille du patient, de la même manière que certaines protections antibruit. Malgré l’avantage d’une grande discrétion, l’intra-auriculaire ne peut être proscrites à tous patients. En effet, il n’est pas conseillé aux pertes sévères d'audition , supérieures à 80 décibels , car il a une efficacité d’amplification limitée. Il n’est également pas conseillé à ceux qui possèdent un conduit auriculaire étroit.
Dans la prothèse à conduction osseuse, on retrouve :
- Les lunettes à conduction osseuse, les branches contiennent l’écouteur, l’amplificateur et le vibrateur, qui appliqué sur l’os derrière l’oreille permettent d’entendre. Le plus souvent consacrées pour des personnes atteintes de surdité de transmission. Des complications peuvent apparaitre, comme l’irritation de la peau, suite a la pression exercée.
- Les serre-têtes ont le même principe.
Ces aides à conduction osseuse tendent en effet à disparaitre de part les complications qu’ils peuvent engendrer et la pression exercée sur la peau au contact de l’os le rend désagréable à porter.
Avec l’apparition du numérique, les techniques ont beaucoup évolué ces cinq dernières années aussi bien dans la sélection du son (distinction entre les sons attendus et les bruits de fond) que dans la miniaturisation des prothèses.
En effet, en peu de temps, les prothèses sont devenues de plus en plus discrètes, aidant ainsi les malentendants à accepter leur handicap.
Cette image montre l’évolution des prothèses auditives disponibles sur le marché de 1970 (à gauche) au début des années 2000 (à droite).
Ces prothèses sont les dernières mises au point, dès les années 2010. Leur taille est de nouveau réduite. Elles ont l’avantage d’être omnidirectionnelles. C’est-à-dire qu’elles permettent à celui qui les porte d’entendre non seulement les bruits proches de lui, mais aussi ceux qui se situent derrière lui. Cette innovation est très utile, car elle permet notamment aux malentendants d’entendre les bruits de tout leur environnement, comme ceux des voitures dans la rue, par exemple.
Les progrès par rapport à la discrétion des prothèses permettent une meilleure insertion sociale aux malentendants. En effet, ils n’ont plus l’impression d’être jugés pour leur différence, devenue invisible. Cela a aussi permis à des personnes réticentes à s’appareiller pour des raisons esthétiques, de ne plus hésiter à porter une aide auditive. Il faut savoir que dès le début de l'invention des aides auditives électronique au XXème siècle, les chercheurs se sont toujours attachés à masquer le but premier de ces appareils. En effet les images ci-dessous montrent un appareil auditif datant de 1968 tout en or, camouflé dans une boucle d'oreille.
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Par mljtpe le 24 Novembre 2013 à 18:31
Les surdités de transmission sont remédiées par des appareils auditifs amplifiant les sons. Les surdités de perception quant à elles peuvent être soignées grâce à une opération réparatrice ou aux techniques d’implantation.
Il existe différents types d’implants selon le dysfonctionnement et le degré de surdité tels que :
· l’implant cochléaire,
· l’implant d’oreille moyenne,
L’implant cochléaire
L’implant cochléaire est un dispositif médical utile à des personnes atteintes de surdité sévère à profonde montrant de grandes difficultés à comprendre la parole même avec l’aide de prothèses auditives.
Ce dispositif stimule la cochlée par l’intermédiaire d’électrodes. Il est divisé en deux parties :
· l’unité électronique implantée dans le rocher de l’oreille
· le processeur vocal externe (miniaturisé et porté discrètement).
(1) Les sons sont captés par un microphone et transformés en signaux électriques.
(2) Ce signal est traité par un processeur vocal qui le converti en impulsions électriques selon un codage spécifique.
(3) Ces impulsions sont envoyées à une antenne qui les transmet au récepteur au moyen d’ondes radio.
(4) Le récepteur est implanté à travers la peau et produit une série d’impulsions électriques.
(5) Ces impulsions sont renvoyées vers les électrodes placées dans la cochlée. Au contact de l’électrode, les fibres nerveuses de la cochlée sont stimulées sans solliciter les cellules ciliées endommagées.
(6) Le nerf auditif, stimulé, envoie des impulsions électriques jusqu’au cerveau où elles sont interprétées comme des sons.
Le processeur vocal est généralement un contour d’oreille semblable à celui d’une prothèse auditive, mais il est relié à l’antenne placée sur la peau, au niveau de la partie implantée. Avec des cheveux longs, celle-ci est invisible. La partie implantée ne se voit pas.
L’implant cochléaire s’avère être une avancée technologique pouvant améliorer le quotidien des malentendants, mais il n’est cependant pas capable d’effectuer le même travail qu’une oreille, comme en témoigne Gérard, 74 ans :
« Si l'implant cochléaire est une avancée formidable pour le sourd que je suis, il ne remplace pas l'oreille naturelle. Selon l'ambiance (intérieur/extérieur) les bruits environnants et les fréquences de sons (voix claires ou graves) la compréhension est plus ou moins bonne, voire nulle.
Prenons un exemple, je suis à la caisse d'un supermarché. Beaucoup de bruit environnant, une gentille caissière avec une voix feutrée m'annonce le montant de mes achats. Malgré une répétition, rien à faire....Dix fois, vingt fois par jour j'avise mes interlocuteurs de mon handicap.
Autre exemple, je ne peux plus téléphoner, très ennuyeux en ces temps où la communication téléphonique est omniprésente. »
26 janvier 2014
L’implant d'oreille moyenne
Celui-ci agit dans l’oreille moyenne en recréant et en amplifiant le mouvement habituel des structures vibratoires de l’oreille. Il est placé directement sur la chaîne ossiculaire.
Il convient aux personnes atteintes de surdité de perception moyenne à sévère. Cet implant est le dernier arrivé sur le marché des implants auditifs, il est encore en cours de développement. Le modèle le plus au point est la vibrant soundbridge.
Cet implant a, tout comme l'implant cochléaire, l'avantage de rester relativement discret et de se dissimuler facilement sous la chevelure.
Contrairement aux aides auditives qui ne font qu'amplifier les sons, le Vibrant Soundbridge convertit les sons environnementaux en vibrations mécaniques.
Il se compose de deux parties :
- Un prothèse ossiculaire vibratoire comportant un recepteur interne, une liaison conductrice et un "floating mass transducer" qui correspond à la partie implantée et qui reproduit le mouvement des structures vibratoires de l'oreille.
- Un audio processeur externe, placé sur l'os de la tête, situé derrière l'oreille et maintenu grâce à un aimant.
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Par mljtpe le 13 Novembre 2013 à 19:26
L'ouïe est, un sens fragile. Les signaux sonores (paroles, musique) parviennent à notre cerveau selon un processus bien défini dans lequel interviennent certaines cellules spécialisées, appelées ciliées. Or, elles ne sont que 20 000 par cochlée et ne se régénèrent pas contrairement à de nombreuses cellules de nos corps. C’est pour cela qu’en vieillissant notre oreille perd de sa sensibilité et qu’il nous devient plus difficile de distinguer les différentes fréquences. De nombreux autres facteurs peuvent être responsables de la perte des cellules ciliées tels que les maladies génétiques, les traumatismes acoustiques, certains médicaments et même certaines substances toxiques. D’où l’importance de préserver nos oreilles des nuisances qui les entourent puisque leur destruction induit une perte définitive de l’audition.
De nombreux chercheurs, à travers le monde, se sont penchés sur le phénomène de régénération des cellules ciliées. Ainsi le docteur français Didier Dulon étudie le fonctionnement des cellules ciliées et les mécanismes qui conduisent à leur destruction, tout en essayant de comprendre comment ces cellules sont capables de se régénérer chez le poulet ou les vertébrés inférieurs.
Des chercheurs américains ont récemment mené des études concluantes. En effet, ils sont parvenus à faire régénérer des cils auditifs chez des oiseaux en bloquant l’expression du gène du rétinoblastome. Ce gène est également responsable de la destruction des cellules tuméfiées chez l’homme. Il lui est donc vital. Inhiber son expression reste cependant impossible cela serait responsable du développement de nombreux cancers. C’est pour cela que pour l'instant, et probablement pour des années, la régénération des cellules ciliées de la cochlée humaine va rester un rêve ...
En parallèle, d’autres recherches sont en cours pour éventuellement remplacer les cellules endommagée par des cellules souches embryonnaires greffées dans la cochlée afin d’ensuite aider à se différencier en cellules ciliées pour prendre la place des cellules manquantes.
Par ailleurs, des chercheurs de l'Institut de Technologie de Massachusetts, MIT, ainsi que de l'Harvard Medical School expérimentent un appareil qui s'alimente en énergie par la « «pile naturelle » de notre oreille interne.
En effet, l'oreille humaine a une structure biologique spécifique et une fonction qui comprend une pile naturelle. Dans l'oreille interne, il y a une chambre d'ions qui produit de l'électricité afin de conduire les signaux neuronaux. Ceci fait partie d'un processus par lequel les vibrations du tympan sont converties en signaux électriques, que le cerveau peut reconnaître et interpréter.
A l’avenir, les appareils auditifs pourraient donc être alimentés en énergie par le corps humain lui-même.
Mais même si la pile naturelle de l'oreille a le voltage le plus élevé du corps humain, il reste cependant trop faible pour alimenter un équipement. La capacité de l'oreille à communiquer avec le cerveau pourrait être compromise par une déficience auditive. En effet, l’utilisation énergétique trop intense risquerait de couper la communication de l’oreille avec le cerveau.
Actuellement, des recherches sont en cours afin de baisser la consommation d’énergie des appareillages.
La technologie du futur serait de concevoir des appareils auditifs qui s'alimenteraient en énergie par la cochlée.
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